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pour sortir de l’atmosphère de flatterie où vous vivez. Il faut qu’un jour nous allions ensemble au Musée voir des tableaux italiens ; ce sera une compensation pour le voyage manqué, et l’avantage de m’avoir pour cicerone est inappréciable. Ce n’est pas une condition pour que je vous donne ma pierre étrusque ; dites comment, et vous l’aurez.

XXVIII

Paris, novembre 1842.

M. de Montrond dit qu’il faut se garder des premiers mouvements, parce qu’ils sont presque toujours honnêtes. On dirait que vous avez beaucoup médité sur ce beau précepte, car vous le pratiquez avec une rare constance : lorsqu’il vous vient une bonne résolution, vous l’ajournez toujours indéfiniment. Si j’étais à Civita-Vecchia, je chercherais, parmi les pierres de mon ami Bucci, quelque Minerve étrusque ; ce serait pour vous le meilleur cachet. En attendant, mon potier est tout prêt, et je dis toujours comme Léonidas : Μολὼν