Page:Méric - Les Bandits tragiques.djvu/91

Cette page a été validée par deux contributeurs.


X

UN PEU DE L’ÂME DES BANDITS


Nous empruntons ce titre à M. Émile Michon, membre de la Société générale des prisons, qui approcha quelques-uns des bandits et tenta de les expliquer dans un livre remarquablement impartial, bourré d’observations judicieuses et de moelle psychologique. Mais cet écrivain spécialiste ne vit les bandits qu’à leur déclin, après leur défaite, alors que la plupart d’entre eux n’avaient d’autre espoir que la mort. Il nota néanmoins la crânerie avec laquelle Bonnot, Garnier, Valet avaient succombé, payant ainsi largement leur dette. « On doit les maudire, écrit-il, les exécrer et n’empêche qu’il n’est pas sans beauté le geste de cet homme qui grièvement blessé, achève au milieu du crépitement de la fusillade et des détonations de la dynamite, son testament dans la mélancolie finale duquel on devinera l’éveil tardif de la conscience… On dira ce qu’on voudra, ces hommes étaient d’un rude acier. »