Page:Méric - Les Bandits tragiques.djvu/78

Cette page a été validée par deux contributeurs.

vement par le charretier Puche, reculant pas à pas vers la maison. À ce moment, M. Rendu, maire de Choisy-le-Roi, vint se placer à côté du lieutenant, réclamant sa part de l’expédition.

Du côté de la maison, rien, pas un souffle.

La charrette parvint tout près du seuil.

Le lieutenant Fontan se faufila entre les roues, plaça sa cartouche et alluma le cordon. Puis la voiture s’ébranla en sens contraire, revenant vers la foule attentive.

On attendit.

Une minute. Deux. Trois…

Rien.

Pas d’explosion.

Les chefs de l’expédition se regardèrent, inquiets. L’un d’eux fit observer que le cordon avait parfaitement pu s’éteindre.

Il n’y avait plus qu’à recommencer.

La charrette se remit en route. De nouveau, le lieutenant Fontan alluma le cordon Bickford.

Cette fois, le résultat fut atteint. Une fumée bleue s’éleva. Deux détonations retentirent. Un nuage de poussière, un jaillissement de pierres et de plâtre…

Quand la fumée fut dissipée, on se pencha pour voir, fébrilement. La maison se dressait, intacte, toujours debout, semblant jeter un défi aux assaillants.

Et Bonnot qui ne donnait pas signe de vie.

L’inquiétude gagnait l’état-major. Des murmures couraient dans la foule. Le lieutenant