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voiture, ne donnait plus signe de vie. Peut-être avait-il été touché mortellement, dès le début de la bagarre. Et là-haut, Bonnot était bien seul. Seul contre tous.

Seulement c’était Bonnot.



Les gendarmes tiraient un peu à l’aveuglette, contre la façade de la maison, et dans l’escalier. Mais l’on n’avait pas franchi l’espace découvert qui séparait les assaillants de la maison, car cet espace était criblé de projectiles. Vers les neuf heures et demie, de nouveaux renforts survinrent. Les forces policières se virent triplées. Il y avait des pompiers, deux compagnies de la Garde républicaine sous les ordres du capitaine Riondet et du lieutenant Fontan. Un cordon de tirailleurs fut disposé tout autour de la maison assiégée. Tout ce déploiement de forces pour un seul homme. Jamais, dans les annales de la police, on n’avait enregistré pareille lutte homérique.

Il fallait cependant franchir l’espace dangereux, si l’on voulait en finir. Pompiers et gardes s’y décidèrent. Ils se préparèrent à bondir.

Plus un coup de feu. Bonnot, sans doute, devait être occupé à recharger ses armes.

MM. Lépine, Hamard, Touny, tout l’état-major se tenaient sur les lieux. Derrière, les photographes empressés dressaient leurs appareils, s’apprêtant à opérer.