de minces moustaches noires et des yeux fouilleurs. Il semblait vouloir dissimuler sa main gauche. Il descendit au Châtelet et le garçon de café le perdit de vue.
Un chauffeur de taxi raconta ensuite comment deux hommes se firent conduire dans la forêt de Sénart et lui dérobèrent sa voiture, après l’avoir aveuglé avec du poivre. On en conclut que ces deux hommes étaient des complices de Bonnot qui s’étaient emparés de la voiture pour le transporter en lieu sûr et lui permettre de guérir sa blessure.
Plusieurs arrestations suivirent le drame. On arrêta l’anarchiste Lorulot, ancien directeur de l’Anarchie, dans les bureaux de son nouveau journal l’Idée Libre, ainsi que les nommés Hobost, Maurice André, l’amie de Simentoff, Marie B… âgée de dix-huit ans, et enfin les jeunes financiers C… de F… et Pancrazy, qu’on accusait de servir d’intermédiaire entre les bandits et les acquéreurs de titres.
Gauzy, interrogé à nouveau, s’en tint à sa première version. Il ajouta cependant quelques détails.
C’était Simentoff, expliqua-t-il, qui lui avait envoyé l’inconnu. Ce Simentoff que Gauzy connaissait depuis des années, lui servait de commis. Le 18 avril, il partit, disant qu’il allait envoyer un remplaçant. Ce remplaçant, c’était Bonnot.