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raient libres. On ne savait rien d’eux, ni où les prendre. On soupçonnait également un troisième anarchiste, Valet, dont le nom était prononcé depuis peu. Cette formidable trinité, aidée par des complices inconnus, pouvait encore réaliser de sanglants exploits.

Et les jours coulaient, les semaines filaient. Rien, toujours rien. Pas le moindre indice.

Garnier, Bonnot, Valet, semblaient défier les recherches, se rire de la police, bafouer l’opinion, de nouveau angoissée.



On touchait à la fin du mois d’avril.

Le public réclamait avec impatience de nouveaux détails, de nouvelles arrestations. Rien de particulier ne venait rompre la monotonie de cette attente où planait beaucoup d’anxiété, rien, sinon la course folle d’une auto mystérieuse pendant la nuit du 13 au 14 avril, à travers les grands boulevards, la rue Royale, la place de la Concorde… On signala un incident assez pittoresque. Rue Cavé, des grévistes qui sortaient d’une réunion de la Maison Commune furent chargés par la voiture qui passait à toute allure. On entendit des détonations. Mais rien ne prouvait que cette affaire eût quelque rapport avec les bandits et la Sûreté générale, elle-même, n’y attacha aucune importance.

Le public continuait à se morfondre.