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Pendant que la justice tâtonnait, que l’esprit troublé de l’infortuné Caby ne reconnaissait plus son véritable assassin, que mille indiscrétions couraient les journaux, qu’on annonçait la démission de M. Jouin, sous-chef de la Sûreté, en désaccord complet avec son chef, M. Guichard : pendant, enfin, qu’on arrêtait, perquisitionnait au petit bonheur, et qu’on courait sus à l’anarchiste, les vrais coupables, les auteurs des attentats successifs qui semaient l’épouvante demeuraient libres et l’on s’attendait, de jour en jour, à de nouveaux forfaits.

Cela ne tarda guère.

Les bandits tragiques étaient d’ailleurs furieux d’avoir manqué l’affaire du notaire de Pontoise et acculés à un autre coup. Sans doute, leur existence de bêtes traquées commençait-elle à leur peser. Peut-être aussi la misère les guettait-elle. Il semble, en tous cas, que dans la préparation de l’attentat de Chantilly, ils aient apporté plus de soins et de méthode.

Ils commencèrent, d’abord, par s’adjoindre trois compagnons supplémentaires, auxquels ils expliquèrent les nécessités et les avantages de l’expédition projetée. Ainsi la bande se trouva-t-elle formidablement renforcée.

Le 25 mars, vers les huit heures du matin, par un temps léger et très clair, une automobile appartenant à M. de Rougé, conduite par le chauffeur