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milieux anarchistes sous le nom de la « Vénus Rouge ».

Une autre femme, ajoutait-on, la femme B… était également arrêtée. On ignorait le rôle exact de ces femmes.

Comme on le voit, le pittoresque ne manquait pas et se mêlait au tragique. L’affaire des bandits en auto devenait une superbe affaire. Tout n’était pas dit, cependant. L’auto retrouvée, arrosée de pétrole et flambant, rue des Rosiers, à Saint-Ouen, ne donnait pas les traces des bandits. Qu’étaient-ils devenus ? Quels crimes préparaient-ils ?

Entre temps, on interrogeait les comparses arrêtés. Le juge d’instruction Gilbert faisait appeler le garçon de recettes Caby, et organisait une savante mise en scène. Des agents endossaient des costumes semblables à ceux qu’on avait cru voir sur le dos des agresseurs de la rue Ordener. Au milieu se trouvait Dieudonné. Scène renouvelée de l’entrevue de Jeanne d’Arc et de Charles VII, dissimulé parmi les grands seigneurs de son entourage. Le juge s’adressa au garçon de recettes.

— Caby, lui dit-il, reconnaissez-vous, parmi ces hommes, celui qui a tiré sur vous, rue Ordener ?

Un instant surpris et hésitant, Caby s’avança. Il dévisagea les hommes qui se plaçaient devant lui.

Puis, soudain, le doigt tendu, la voix tremblante :