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Vous l’avouerai-je ? Votre incapacité pour le noble métier que vous exercez est si évidente qu’il me prit l’envie, il y a quelques jours, de me présenter dans vos bureaux pour vous donnez quelques renseignements complémentaires et redressez quelques erreurs, voulues ou non.

Je vous déclare que Dieudonné est innocent du crime que vous savez bien que j’ai commis. Je déments les allégations de Rodriguez. Moi seul suis coupable.

Et ne croyez pas que je fuis vos agents ; je crois même, ma parole, que ce sont eux qui ont peur.

Je sais que cela aura une fin, dans la lutte qui c’est engagée entre le formidable arsenal dont dispose la Société et moi. Je sais que je serai vaincu, je suis le plus faible. Mais j’espère bien faire payer cher votre victoire.

En attendant le plaisir de vous rencontrer.


Cette extraordinaire missive dont, aux premières lignes, on reconnut la source, était signée d’un nom fulgurant : Garnier. Et pas le moindre doute au sujet de son authenticité. Car l’anarchiste avait fait suivre sa signature du fac-similé de la fiche portant ses empreintes digitales de la main droite, et avait, de même, posé ses empreintes sur le papier, en priant les gens compétents de vérifier.

M. Bertillon se livra aux comparaisons nécessaires. Il analysa les empreintes des lettres adressées à MM. Gilbert, Boucard, Guichard, et