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traire une balle qui s’était logée dans la clavicule gauche. Depuis trois jours ses forces reviennent. Il peut enfin parler. Il va, tout au long, nous raconter comment fut perpétrée la sauvage agression.

« Nous lui montrons d’abord la photographie d’Octave Garnier. Et, tout de suite, il nous déclare : « C’est bien lui ! C’est bien lui ! Je l’ai reconnu quand M. Guichart, le chef de la Sûreté, m’a montré le portrait, je n’ai pas hésité. J’ai désigné le misérable ».

Ainsi, pour le Matin, pour ses confrères, pour le public, pour la justice, pour la victime, l’agresseur était bien GARNIER.

Garnier, et pas un autre que Garnier.


Le Matin achevait ainsi son récit :


« M. Caby nous dit alors comment il a pu en d’inoubliables secondes fixer dans sa mémoire les traits de son assassin[1].

« Il se jeta sur moi, la casquette sur les yeux — des yeux mauvais dont je me rappellerai toujours le regard — et avant de me saisir, la main tendue il tira un premier coup de feu.

« Il fit feu, à deux ou trois pas, presque à bout portant. Atteint à l’épaule, je tombai sur les genoux. J’ai alors saisi quelque-chose ; l’arbre qui se tenait devant moi, ou bien encore les jambes

  1. Nous soulignons volontairement ce passage de la déclaration de Caby, qui, plus tard, prétendra reconnaître Dieudonné.