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recettes tomber à terre, je le vis dépouillé par son agresseur. Celui-ci, plutôt petit, les cheveux crépus, les moustaches minces et noires, le teint mat et bronzé — en somme un type de méridional — ne doit pas avoir plus de vingt-deux ans. »

Le même témoin, doué d’un admirable sang-froid, avait crié à un charretier qui passait par là de barrer la route à la voiture. « Mais, ajouta-t-il, le charretier ne comprit pas. »

Quel pouvait être cet homme au type méridional dont parlait le témoin ? Nul ne s’en doutait à l’exception de ses camarades anarchistes qui, à son signalement, ne manquèrent point de reconnaître un certain Garnier, le légendaire Garnier, dont le nom bientôt était sur toutes les lèvres.

Mais, à l’heure où l’enquête débutait, la police ne savait rien encore de Garnier, ni de son existence. Il n’y avait pas de raisons pour qu’elle le soupçonnât. Elle se contentait, d’ailleurs de procéder à des arrestations plus que surprenantes, au hasard, quitte à relâcher les malheureux suspects. Et dans l’obscurité qui enveloppait le drame, pas la moindre lueur.

Mais le 23 janvier, sensationnelle révélation. Les journaux portent en manchette le nom de l’assassin de Caby. Et ce nom surgit, l’on ne sait où, miraculeusement : Garnier. Garnier ! Le Matin, toujours bien informé, assure :


« On connaît maintenant, et sans doute possible l’un des principaux coupables, celui qui tira sur