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trace de treize coups d’un instrument tranchant.

Blêmes, terrifiés, les policiers et le fils Arfeux passèrent dans la seconde pièce. Ils eurent un recul soudain d’épouvante. La servante gisait, comme son maître sur son lit ; mais elle avait été assommée, ligotée, et, enfin étranglée.

Crime effroyable, qui, en temps ordinaire, eût suffi à surexciter la curiosité publique. Mais, après le meurtre du garçon de recettes, la chasse aux anarchistes, les révélations sur l’étrange Carouy, les indiscrétions concernant les exploits d’une bande de criminels cyniques et féroces, on imagine l’effet produit.

Paris ne parlait plus que de ça, ne vivait plus que pour ça.

Les amateurs de fortes sensations en avaient pour leur argent.

L’enquête, menée rapidement, apporta quelques détails. D’abord, on releva les empreintes digitales des assassins ; puis, dans le jardin, des traces de pas conduisant au pavillon et des traces d’escalade. On put établir que les malfaiteurs portaient des espadrilles, qu’ils avaient franchi le mur, traversé le jardin, et qu’ils étaient entrés, sans peine dans le pavillon par la porte donnant sur la cour.

Après avoir tué les deux vieillards, ils avaient fouillé les meubles, et enlevé, dans un secrétaire à peu près vingt mille francs de titres et une certaine somme de pièces d’or de quarante, cinquante et cent francs.