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Interrogés, les deux prisonniers firent la même déclaration :

« Dans la nuit du 13 au 14 décembre, expliqua Detwiller, je fus réveillé par quatre hommes qui me demandèrent à remiser leur voiture, dont la manivelle était faussée. L’un me donna son nom : Charles Delorme, place du Marché, à Melun. Puis ils partirent.

« Dans la nuit du 20 au 21, vers une heure, on vint encore me réveiller. C’étaient trois des visiteurs du 14. Le patron n’était pas avec eux. Ils me dirent qu’ils venaient chercher l’auto, qu’ils allaient à Paris prendre leur patron, lequel était au théâtre, et ils partirent après m’avoir payé. »

Telles furent les explications de Detwiller.

Elles parurent suspectes. M. Hamard garda le garagiste en état d’arrestation ainsi que son épouse. En même temps, il faisait appréhender une femme B.., qui vivait avec son amant et sa fille chez les Detwiller. Mais cette dernière affirma qu’elle ne connaissait rien du séjour de l’auto chez ses hôtes et qu’elle n’avait rien vu, rien entendu. Quant à l’amant, il se trouvait à ce moment-là sur les marchés où il vendait de la fausse bijouterie.

Le compagnon de la femme B… se nommait Edouard Carouy. Il était connu comme anarchiste. Ses amis l’avaient baptisé « le Rouquin ».

Ainsi, après avoir tâtonné de nombreux jours, l’enquête, par un coup de hasard, revenait aux anarchistes.