Page:Méric - Les Bandits tragiques.djvu/183

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Dieudonné se mit à sangloter. Alors Callemin s’approcha de lui et lui frappa sur l’épaule :

— Ne pleure donc pas. Un peu d’énergie, que diable ! Puisque on affirme que tu es innocent.

Hélas, cette affirmation ne devait pas suffire.

L’avocat, Moro-Giafferi, déposa immédiatement des conclusions concernant la déclaration de Raymond la Science. Nous allons voir que tout cela fut inutile.

À sept heures cinquante-cinq du matin, le 27 février, la Cour prononçait les condamnations. La lecture en dura près de vingt minutes, dans un silence chargé d’anxiété.

Quatre condamnés à mort : Callemin, Soudy, Monnier, Dieudonné.

Deux condamnés aux travaux forcés à perpétuité : Carouy et Metge.

Dix-huit mois de prison pour Gauzy.

Dix ans de travaux forcés pour de Boué.

Les autres récoltèrent des peines variées, entre cinq ans de réclusion et une année de prison. Kibaltchiche, lui-même, se vit condamner à cinq années de réclusion.

Le procès était terminé.

La Société était vengée.

La déclaration de Callemin, innocentant d’une façon catégorique l’accusé Dieudonné, et qui produisit dans le public une émotion considérable, demeura sans lendemain. Parce que Callemin avait parlé au mauvais moment. Légalement, la revision du procès Dieudonné était impossible.