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déclame, et se plaint de ne pas avoir trouvé « une situation adéquate à son intelligence » ; de Carouy — figure brutale, facilement farouche — qui nie comme tous mais avec moins de littérature et plus d’énergie. Que dire des autres accusés, ceux dont la tête n’est pas en jeu ?… L’intérêt décroît encore, si possible… Mais les témoins, maintenant, vont se succéder à la barre et ramener, avec eux, l’émotion[1]. »

C’était signé : Albéric Cahuet.


Tel était ce monstrueux procès venant neuf mois après les attentats inoubliables qui avaient semé la terreur dans tout le pays.

Mais combien de comparses ? Combien d’innocents ? Combien de pauvres diables étonnés de se trouver dans une pareille histoire ?

Garnier, Bonnot, Valet disparus, l’attention ne se portait plus guère que sur Callemin, Soudy, Carouy, Monnier…

Les autres, on le sentait obscurément, ne comptaient pas ou presque pas.

L’interrogatoire commença par Mme Maîtrejean et Kibaltchiche. Ce fut, peut-être, le plus intéressant de tous.

À la vérité, Mme Maîtrejean était absolument étrangère à tous les attentats et crimes dont on accusait les autres. De même pour Kibaltchiche.

  1. Inutile d’insister sur la partialité haineuse de ce compte rendu et de ces impressions d’un journaliste ignorant tout des hommes et des milieux anarchistes.