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clés, d’escalade et d’effraction. En dehors de la voiture, des vêtements et divers objets avaient disparu cette nuit-là.

Mais toutes ces découvertes ne fournissaient pas l’identité des malfaiteurs.

La police pataugeait. Elle suivait, au petit bonheur, les pistes les plus variées. La Société Générale s’en mêla et promit une prime de 12.500 francs à quiconque, en France ou en Angleterre, fournirait des indications utiles permettant la capture des énigmatiques bandits, dont le signalement approximatif était donné, d’après les dires des témoins, à tous les postes de police de Londres et de Paris, ainsi qu’à toutes les maisons susceptibles de négocier les titres volés.

Il se produisit alors un curieux phénomène d’auto-suggestion collective. On crut voir les bandits partout. On les signala, à la même heure, dans les lieux les plus divers !

À Bruxelles, un garçon de café affirma que deux clients, parlant la langue française, s’étaient partagé de nombreux billets de banque. Puis les soupçons se portèrent sur un Italien du nom de Ravera, spécialiste des vols d’accessoires d’autos et de bicyclettes, bandit très dangereux et capable de vendre cher sa peau.

On en venait à oublier les anarchistes, accusés dès les débuts. Après quoi, on fit observer que les individus arrêtés ou simplement soupçonnés habitaient, pour la plupart, Montmartre, entretenaient, dans ce quartier cher aux rapins, d’étran-