Page:Méric - Les Bandits tragiques.djvu/139

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

souffrance. C’est comme la prière d’un gosse qui quémande un peu de compassion. Il semble qu’il veut se faire bercer.

On le sent malheureux, désemparé. Il ne sait plus, il ne voit plus clair dans ses idées, lui, le logicien implacable.

D’autant que le coup de la rue Ordener s’est avéré un fiasco lamentable.

— Tout est à recommencer, murmure Garnier.

— Si nous avons le temps ! prononce Callemin. Ça fait la deuxième fois qu’il manifeste ses doutes.

Cependant, l’inquiétude ronge Mme  Maîtrejean. Elle songe aux policiers qui rôdent dans les environs. Elle sait la maison étroitement, rigoureusement surveillée. Le danger plane sur elle et les siens.

Elle interroge :

— Pourquoi êtes-vous venus ici ? Vous vous jetez dans la gueule du loup

— Peuh ! réplique Callemin, un peu plus tôt, un peu plus tard… Depuis dix jours, nous nous sentons traqués, poursuivis… le souffle chaud des chiens de chasse est sur nos nuques. J’ai d’ailleurs, moi, deux signes distinctifs qui permettent de m’identifier. Mon binocle dont je ne puis me passer et ma petite taille. Octave, lui, a ses yeux (ces yeux que le garçon de recettes Caby, n’avait pas hésité à reconnaître et qui n’étaient pas ceux de Dieudonné) ses yeux de flamme, ses yeux de