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que tu es, sois-le pleinement, pas à demi (Ibsen). Le soleil ne donne la vie qu’à ceux en qui elle a déjà germé (Tolstoï). Vivre d’abord et quand même. Sois ton meilleur ami s’il s’agit de vivre. (Anonyme). Les hommes passent la moitié de leur temps à se forger des chaînes, l’autre moitié à se plaindre de les porter. (Mirbeau). Etc… etc…

Au premier étage, sur la porte de la bibliothèque cet avertissement :

Paresseux, filous, clochards, puants, ambitieux, snobs, hystériques, savantasses, raseurs de tous mondes ne franchissez pas cette porte. La mort vous attend !

Tout au bout des jardins, contre un mur épais on avait établi un tir à l’usage des amateurs et que les voisins curieux contemplaient de leurs fenêtres. Le premier venu pouvait s’en servir. Mais ce malheureux tir de Romainville fut longuement exploité, plus tard, contre les accusés, dans le procès des bandits tragiques.

Le journal était composé puis tiré par une équipe de camarades pleins d’ardeur, mais plus ou moins typographes, plus ou moins imprimeurs. Ils s’en tiraient tout de même. Ils s’y mettaient à quatorze ou quinze et, outre le journal, confectionnaient des brochures qu’ils allaient vendre dans les meetings, organisaient un service de librairie, se procuraient par tous les moyens, les ressources nécessaires à la petite colonie. Enfin, dans le jardin, ils s’occupaient d’élevage de lapins, de poules, de canards.