Page:Méric - Le Crime des Vieux, 1927.djvu/95

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Je pense qu’on m’a compris. Oui, il y a quelque part, loin de nos investigations, à l’abri de la justice, un être maudit qui prend l’argent où il sait le trouver, par des procédés à lui qui n’ont rien de commun avec les méthodes simplistes autant que caduques de vulgaires malfaiteurs. Et ce personnage fait procéder également à ces enlèvements de jeunes prêtres qui torpillent l’opinion. Il y a un lien évident entre les deux genres d’opérations.

Pourquoi de jeunes prêtres ? Nous le saurons, sans doute, un jour. Mais dès aujourd’hui, toutes les suppositions sont permises. Le savant ou le dément, le sphinx ténébreux dont l’existence ne me paraît point niable, cherche-t-il, dans des corps jeunes et neufs, le secret de la vie et de la mort ? Sonde-t-il les cerveaux et les cœurs ? Emprunte-t-il leur sang pour de subtiles analyses ? Dévore-t-il leur chair pantelante ? Je n’ose insister. Je ne veux point qu’on m’accuse de semer l’épouvante dans le public. Mais toutes les terreurs sont admissibles. Je clame, moi, ma conviction profonde. Il n’y a pas deux affaires distinctes. Cambriolages et disparitions procèdent de la même cause. Alors, cherchez ! Savant, prophète, fou furieux, vampire, cannibale !… Redoutons l’ennemi d’autant plus dangereux qu’il est invisible, inaccessible, inconnaissable. Que ceux qui assument la charge de notre sécurité y songent bien ! Demain peut nous réserver d’horribles catastrophes.

ROBERT DOUCET.


Cet article qu’on n’hésita point à qualifier de « sensationnel » mit tout Paris en émoi. Ce que j’ai pu recevoir, après sa publication retentissante, de lettres