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sans la moindre trace. Mais ce fut inutilement que mon rédacteur en chef essaya de me remonter.

— Voyons, mon petit, vous en avez une tête, depuis quelques jours… Ça ne va donc pas ?… Des amours contrariées ?… Bah ! ça passera… Vous devriez vous remettre au travail.

Je levai les épaules avec lassitude.

— Mais si… Voyons… vous avez une affaire splendide… Et permettez-moi de rendre hommage à votre perspicacité… Vous aviez absolument raison. Ces disparitions de curés sont plus que bizarres… Allons, cherchez, voyez, faites-nous quelque chose là-dessus.

Je promis vaguement et rentrai chez moi, décidé à ne rien faire. J’avais bien la tête à ça. Mais, comme je glissai devant la loge, la concierge m’interpella :

— Monsieur, il est venu une dame.

— Vous dites une dame ?

— Oui, cette dame qui… enfin, vous voyez bien, votre bonne amie probablement.

Juliette. Mon cœur craqua dans ma poitrine. Elle osait… Elle osait, l’intrigante. Et moi qui n’étais pas là pour la recevoir !

— Vous la reverrez, me dit la concierge. Elle m’a prié de prévenir Monsieur qu’il veuille bien l’attendre chez lui.

Ah ça ! est-ce que je rêvais ?… Cette femme montrait vraiment toutes les audaces. Il est vrai qu’elle ne se doutait nullement que je l’avais surprise. Mais je me sentais disposé à lui dire ses vérités et brutalement ! Ah ! elle ne craignait point de se montrer. Eh bien ! on allait voir…