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EN GUISE DE PROLOGUE


Rien ne demeure ; tout s’use… tout s’éteint.
MASSILLON.


Alléluia !

Voici que ce dernier jour de mars de l’an 2070, je franchis le seuil de mon cent soixante cinquième printemps. J’ai dit : cent soixante-cinq. C’est exactement, très exactement, ce nombre d’années qui s’appesantit, pas trop lourdement encore, sur mes épaules d’homme.

Je supplie qu’on veuille bien accepter cette affirmation, si plaisante ou téméraire qu’elle puisse paraître. Quand j’écris : cent soixante-cinq années, c’est bien cent soixante-cinq années. Et des années totalisant cinquante-deux semaines, des années de trois cent soixante-cinq jours, des années exprimant autant de voyages circulaires autour du soleil — cette Âme flamboyante de notre univers rétréci.

Des années, enfin, qui sont de véritables années. Et il y en a cent soixante-cinq. Cent soixante-cinq qui