une bureaucratie nouvelle s’improvisa. Le télégraphe se remit à fonctionner tant bien que mal. Les voyages aériens reprirent péniblement. Et l’on apprit coup sur coup que la Commune triomphait à Lyon, à Saint-Étienne, à Brest où la flotte appuyait les insurgés, à Toulon où l’on continuait à se battre. Par contre, à Marseille, l’insurrection n’en menait pas large et, chose étrange, dans les grandes villes du Nord socialiste, à Roubaix, à Lille, à Douai, parmi les mineurs et les salariés du textile, calme plat. Sans doute, les masses ouvrières de là-bas se réservaient-elles ? En même temps, on signalait que le Gouvernement bourgeois réunissait à Bordeaux des troupes blanches auxquelles on allait opposer l’armée rouge.
Enfin le Gouvernement se chargea d’organiser la police sur le modèle de la vieille et grande Tchéka. Il enrôla de force des milliers d’infortunés qui n’avaient aucun goût pour ce genre de métier, de nombreuses femmes, dont la mission consistait à utiliser leurs charmes pour pénétrer les secrets des conspirateurs et des ennemis de la Patrie révolutionnaire. Mais il conserva, surtout, les policiers de l’ancien régime qui, délibérément, offraient leurs services au Pouvoir triomphant et continuaient, sans vergogne, à appliquer leurs traditionnelles et chères méthodes. Le même phénomène s’était produit dans l’armée. Des officiers supérieurs, des généraux tenaient leur épée à la disposition des commissaires du peuple, dressaient les plans de combat, faisaient exécuter le maniement d’armes aux volontaires. Des magistrats aussi prétendirent distribuer une justice, devenue plus que sommaire, selon les