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lective et que le terrible Ugolin prenait tout bonnement figure d’un vulgaire charlatan, prince des prestidigitateurs. Les feuilles allemandes allèrent plus loin. Elles déclarèrent que la France, devenue un pays de fous à lier, constituait un grave danger pour l’Europe. Leur ton s’accentua même jusqu’à la menace. Là-dessus, un milliardaire américain câbla à Ugolin-Paris qu’il était disposé à mettre toute sa fortune dans son affaire.

Et, coup sur coup, deux messages d’Ugolin. Le premier, très bref, rappelait les conditions dans lesquelles la tour avait disparu, puis reparu, et ajoutait qu’il lui était possible, en quelques secondes, d’anéantir la moitié de Paris. Le deuxième prenait l’allure d’une proclamation. Il s’adressait au peuple malheureux et esclave et lui promettait le bonheur avec le règne d’Ugolin. Il conseillait aux maîtres et aux puissants de se démettre promptement et volontairement s’ils voulaient éviter les convulsions de la guerre civile et de la révolution. Cette deuxième missive attira l’attention de la Russie soviétique qui expédia, aussitôt, toute une cargaison d’agitateurs en France.

Le Gouvernement ne pouvait plus reculer. Il lui fallait la peau d’Ugolin. Déjà, des manifestations bruyantes, quoique pas encore dangereuses, ébranlaient la ville. On parlait vaguement de grève générale. L’armée se montrait hésitante. Il n’était que temps d’agir et de frapper un grand coup.

Une nuit, sous la conduite d’un général, alors très populaire pour avoir cueilli quelques lauriers dans les cailloux de l’Asie Mineure et mis à la raison de turbulentes tribus sahariennes, les régiments d’infanterie