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liberté et on les interrogea. C’étaient des agents de la sûreté qu’on avait chargés de surveiller la petite maison de Meudon. Ils se disaient totalement incapables d’élucider leur aventure. Tout ce qu’ils pouvaient expliquer c’est que chacun d’eux se tenait à son poste de surveillance quand, tout à coup, l’événement — mais quel événement ? — s’était produit. On les fouilla. Dans la poche de l’un d’entre eux, on découvrit deux cartes de visite portant cette mention : Jean Huler, docteur ès sciences. Sur l’une d’elles, ces mots : Premier avertissement. Sur l’autre, ceci : Au docteur Boret, avec tout le mépris que méritent ses âneries.

Du coup, une immense joie s’empara de l’opinion ! On la trouvait bien bonne. Mais le même soir, la Tour Eiffel reçut un message qui fut immédiatement communiqué à toute la presse, en dépit des ordres gouvernementaux ! Et, cette fois, on cessa un peu de rire.


Simple recommandation, portait le message. J’invite le Gouvernement français à prendre ses dispositions pour que renoncent les espions qui rôdent autour de moi. Je lui donne vingt-quatre heures. Si je ne suis pas rigoureusement obéi, on aura de mes nouvelles et de façon éclatante. Ceci, en attendant des ordres plus précis.


Ce message arrogant fit une énorme impression, d’autant que les journaux le commentèrent, les uns avec indignation, les autres par des plaisanteries. L’avis général, pourtant, fut que le Gouvernement manquait de décision. On annonça une interpellation. Mais, dans la matinée qui suivit, une note parut, annonçant que