Page:Méric - Le Crime des Vieux, 1927.djvu/241

Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Alors, on peut rassurer le public ?

— Entièrement. Il s’agit d’une farce, une mauvaise farce. Je connais le bonhomme. Seulement il importe d’adopter au plus vite les mesures nécessaires et de limiter les dégâts.

Je prends congé de l’éminent savant qui me reconduit aimablement jusqu’à sa porte, et après lui, je dis au public : « Ce n’est rien. Simplement un pauvre diable de détraqué qui a pu commettre quelques méfaits, mais qui, demain, sera mis dans l’impossibilité de nuire. »

Il suffisait de le découvrir et de l’identifier. C’est fait. Un peu de patience et le dernier acte de cette farce sera joué.


Congelé de stupeur, je laissai la feuille filer entre mes doigts. Ainsi l’on connaissait le nom et la retraite d’Ugolin. Juliette, parbleu ! Juliette qui renseignait les intéressés. Mais après ? S’imaginaient-ils, les imbéciles, qu’ils allaient pincer ainsi Ugolin, comme un fauve réfugié dans son trou ? Ah ! les pauvres gens, les pauvres gens ! Et quelle réplique Ugolin n’allait-il pas leur fournir ?



La réplique ? Elle tomba en moins de vingt-quatre heures. Le lendemain du jour où paraissait l’interview sensationnelle du docteur Boret, on cueillait sur les berges de la Seine, à deux pas du Pont-Neuf, dix individus bâillonnés et ligotés. On leur rendit la