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compte du volume des greffons. Le problème consistait dans la fermentation des greffons, comme dans leur mise en loge. J’ai déterminé ces loges où je coince et fixe mes greffons comme des chrysalides dans des cocons. Et la vie endocrine se développe. Les hormones prennent leur vol, si j’ose dire. Cependant pour aboutir à ce résultat il fallait de toute nécessité que le donneur ne fût plus l’anthropoïde, mais l’homme. Dès lors, l’homogreffe n’était plus discutable.

Court répit. Ugolin se recueille. Le silence atteint à la solennité.

— Est-ce tout, et la revitalisation par la greffe suffit-elle ? J’ai dit que j’avais mon sérum dont vous constaterez les propriétés et connaîtrez quelque jour la formule. Mais j’ai songé aussi à la transfusion du sang aux travaux de Landois, trop oubliés ; à ceux de Crile, de Hedon, de Hustin, de Jeanbrau, d’Agote, de Tuffier, de Rosenthal, de Weill, de Levaditi, de Mos, de Lee, de Jaworski, de tant d’autres. Ce dernier surtout, m’a poussé sur une voie féconde. Il est certain que le mélange des cellules, comme celui des individus, concourt à la vitalité de l’organisme humain ou social. L’amphimixie est la loi de la fécondation. La cellule victime de l’individualisation va droit à la mort. Un apport extérieur la transforme. C’est en se conjuguant avec une autre qu’elle se survit. Cette vérité est éblouissante. Jaworski a vu clair et Carrel bien avant lui. Le sang d’un organisme jeune, en pleine activité, donne de ses forces biologiques, communique à un organisme vieilli ses propriétés activantes et catalytiques ? Le sang dégénéré reconquiert sa puissance et agit sur les cel-