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— Après, la bataille. En avant pour la conquête du Monde et de l’Immortalité. Les bêtises vont commencer.



Ce n’est plus la salle où, depuis ma détention, Ugolin m’a déjà accueilli plusieurs fois. Celle-ci semble préparée comme pour une conférence. Des bancs, des tables, des fauteuils. Dans un coin, à droite, une table de marbre, sinistre, chargée de couteaux, de pinces, d’éponges, de bocaux, de bassins, dans un amoncellement d’ouate neigeuse ? Plus loin, dans le fond, une bibliothèque vers laquelle, désœuvré, perdu dans la foule qui emplit la salle, je me dirige instinctivement. J’épluche les titres des volumes. Depuis, je me suis familiarisé avec ces livres et leur contenu. Mais alors ? Il me parut que je plongeais dans une cité barbare, inaccessible à ma faible intelligence. Toutes les langues y étaient représentées, y compris l’abominable patois des savants qui, de tout temps, se sont ingéniés à se fabriquer un idiome à eux. Et je lus : L’Immortalité des organismes unicellulaires, par Métalnikov ; Immortalité et Rajeunissement, du même ; The Cultivation of human tissue in vitro, de Loose et Ébeling ; Munchn Med. Woch de Lichtenstern ; Wien Med. Woch, du même ; Ancora della Degeneratione senile negli Infusori, de P. Enriques ; La Parthénogénèse naturelle et expérimentale, d’Yves Dalage et N. Goldsmith ; La Transfusion sanguine, de Rosen-