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Enfin, me revoilà en présence d’Ugolin et de son tribunal. Le Maître a l’air plutôt maussade. Sans la moindre préparation, il me bombarde de cette déclaration :

— Nous avons voulu vous laisser à vos réflexions. Nous sommes à la veille d’événements décisifs. Il va falloir répondre nettement.

Il prend son temps, me dévisage avec une insistance pesante :

— Je dois vous dire que, depuis deux jours, certains incidents se sont produits qui sont de nature à précipiter les choses. J’aurais voulu attendre encore un peu. Mais, au fond, cela m’est égal. Je suis prêt. J’accepte la bataille. Je vous informe que l’on vient de me signaler dans les alentours la présence d’individus stupidement camouflés et qui, des pieds à la tête — des pieds surtout — avouent leur profession. Des policiers. Ils rôdent autour de nous. Il faut que quelque indicateur les ait mis sur la voie. Là-dessus j’ai une certitude. Juliette n’a pas reparu. Elle demeure introuvable. Je me suis toujours méfié de cette fille qui, cependant, m’a été fort utile. Mais ceci n’a aucune importance. Je le répète, je suis prêt et j’accepte la bataille. On va voir de drôles de choses.

Il se frotte les paumes, un peu nerveux, une joie enfantine dans les yeux. Et, de nouveau, il me fixe.