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si l’on n’a pas tué le cochon qui sommeille. O che sciagura !… Ugolin doit avoir prévu le cas. De là, certainement, les piqûres à la nuque des patients. Essere senza coglie !… Ça ne doit pas être amusant. Et c’est tordant. Et je me roule, vraiment, je me roule en imaginant l’infortuné chanteur du Pape qui aurait bien voulu, mais qui ne pouvait plus, le pôvre !…

Senza coglie ! Senza coglie !



Le deuxième jour, pour tuer le temps, je me suis obstiné à ordonner mes notes. Je ne suis pas très sûr d’avoir bien digéré et, surtout, couché clairement sur le papier tout ce que j’ai pu avaler. Le miel est abondant. Mais avec quelle fièvre j’ai, dans une bousculade, inscrit mes impressions. Je ne me reconnais plus. D’ordinaire très lucide devant la feuille blanche, je vais d’un pas assuré, méthodiquement, avec bonne humeur. Ici, j’ai cédé à quelque génie impétueux et confus ! J’ai trempé ma plume dans de la lave. Cela me fait l’effet d’un ouragan noir zigzagué d’éclairs aveuglants.

Dès que je sortirai de ce lieu, je cultiverai la manière. Il y a une nouvelle école littéraire à lancer : l’école Apocalypto-frénétique avec faculté pour le lecteur de ne pas comprendre. Mais quel est donc l’imbécile qui a proclamé que le style était l’homme ! Le style, c’est un autre homme, c’est un personnage