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métamorphosée en femme de vingt-cinq à trente ans. Mais cette histoire m’a l’air d’un fameux bobard. Je préfère la liqueur d’or que Bacon recommandait au pape Nicolas IV.

Voici beaucoup mieux. L’alchimiste Morénius prétendait détenir la pierre philosophale, qui était à la fois le secret de la transmutation des métaux et celui du rajeunissement perpétuel. Les frères Rose-Croix connaissaient un élixir qui faisait merveille et qui permit au philosophe Artephius de dépasser les trois siècles… Hum !… Mais le curieux vraiment, c’est de voir des hommes positifs, tels que Descartes ou Newton accueillir pareilles sornettes. Allons ! Ça ne vaut pas les méthodes d’Ugolin.



Oui, ce serait intéressant de vivre longtemps, longtemps… ne fût-ce que par curiosité. Mais je pense qu’avec l’accumulation des années la satiété doit finir par s’imposer. Toutes joies doivent paraître vaines. Et encore ne faudrait-il point que l’existence s’écoulât entre les quatre murs nus d’une cellule, avec, pour tout potage, quelques volumes aux titres rébarbatifs.

Mes pensées prennent une sombre couleur. Je me débats contre les noires hantises qui me donnent l’assaut et sous le poids de la solitude. Pourtant… Je ne cours personnellement aucun risque. Ugolin finira bien par me remettre en liberté et, quand la société l’aura muselé, lui et ses auxiliaires, quel magnifique et