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III


Deux journées entières ont filé sans qu’Ugolin ait daigné s’occuper de ma modeste personne. J’ai craint, un instant, que mes tentatives de discussion ne l’aient irrité. Ça ne serait pas très drôle. Avec ce vieillard à marotte, tout est à redouter.

Enterré dans ma cellule, je bâille, je bâille éperdument… Et je m’isole dans l’imperméabilité de cogitations fumeuses (que faire dans ce gîte ?). J’ai éprouvé, d’abord, quelques difficultés à classer mes idées. Il m’est tombé sur le sinciput un tel déluge de démonstrations aggravées de paradoxes et de truismes évidents qu’il m’a fallu vraiment des méninges à toute épreuve. Quelle redoutable psychose guide ces doux vieillards sur la route du crime assaisonné de sadisme ? Et, pourtant, il m’est difficile de ne le point reconnaître, tout n’est pas absurdité et folie dans le verbiage d’Ugolin. Il est plus que certain que la vieillesse est un mal guérissable. Ce sont les procédés