Page:Méric - Le Crime des Vieux, 1927.djvu/167

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Ces histoires de cellules, de glandes, d’hormones, de micelles, d’infiniment petits bataillant les uns contre les autres, sécrétant des toxines mortelles ou des liquides bienfaisants me déconcertent. Ça, la Vie ? Ça l’individu ? Eh ! oui, c’est ça et pas autre chose ! Des trilliards de cellules se promènent dans notre sang, dans notre moelle, dans notre substance. Et nous ne sommes que cellules participant à la vie d’un organisme géant. Cellules sur cellules, sans limite.

Mais le petit vieux, l’abominable petit vieux toussotant et ricanant me paraît moins ridicule. L’avouerais-je. Il me paraît moins odieux.

Génie ou Folie ? Les deux, sans doute.

J’ai fixé, en détails — et je m’en félicite aujourd’hui — cette sorte de cours que, sans la moindre préparation, j’ai dû suivre pendant plusieurs journées. Je reprends la démonstration d’Ugolin au point où je l’ai interrompue :


ugolin. — Laissez-moi vous communiquer les résultats de mes expériences. J’ai, monsieur, pratiqué la greffe testiculaire sur des béliers vieillis et châtrés, sans ardeur sexuelle ni instinct combatif. D’autres fois j’ai greffé seulement de petits fragments. Cette opération de transplantation, je l’ai tentée sous la peau, dans les bourses, sous le péritoine. Eh bien ! chaque expérience a donné des résultats plus que concluants. J’ai vu les béliers les plus épuisés, les plus près de la fin, reconquérir en peu de jours leur vigueur. J’ai noté la croissance des cornes, l’augmentation vraiment miraculeuse de la toison. Tenez, un jour, j’ai pris un