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me demander si j’avais des glandes, où elles logeaient et à quoi elles pouvaient servir. Mais il n’est jamais trop tard pour s’instruire. Ugolin va m’édifier.

— Il y a des années et des années, poursuit-il, que j’étudie l’action des glandes dans le corps humain. Les travaux de Brown-Séquard m’avaient mis sur la voie. Peut-être n’ignorez-vous point que ce savant conçut, le premier, cette idée que la sécrétion de certaines glandes alimentait le sang d’éléments fort utiles. Il s’attacha, avant tout, à l’examen des glandes sexuelles. Il constata rapidement que l’extrait de glandes séminifères pouvait devenir tonifiant, agir sur les centres nerveux, augmenter l’activité du système cérébro-spinal. Naturellement, on accueillit ses affirmations avec des quolibets. Les hommes sont ainsi construits… Toute découverte nouvelle qui dérange leurs habitudes de pensée les fait se cabrer. Et pourtant ?… Est-ce que Claude Bernard n’avait pas attiré, déjà, l’attention de tout le monde scientifique sur l’activité et l’influence des glandes ? On savait qu’il suffit d’enlever à l’homme sa thyroïde, laquelle, comme vous savez peut-être, est située au milieu du cou, pour qu’aussitôt, cet homme ait le cerveau vidé. Bien mieux. Avec la mort de la pensée, c’est la croissance qui s’arrête, les cheveux qui tombent, la graisse qui s’accumule dans les tissus, l’assaut donné à tout l’organisme par les cellules conjonctives ; bref, la vieillesse prématurée… Ah ! Ah ! vous commencez à comprendre où j’en veux venir.

Une légère quinte de toux. Puis un signe. C’est le docteur Schutzzler, cette fois, qui prend la parole.