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Qu’on me permette de souffler. En me débattant dans mes notes d’autrefois, j’en viens à revivre avec une intolérable intensité les minutes pathétiques que j’évoque. Le tribunal d’Ugolin, les trois augures funèbres et ridicules, le discours insensé du petit vieux toussotant et ricanant, voilà qui sent la folie — une folie spéciale de maniaque malfaisant et dangereux. Je n’ai pu résister à l’avalanche de sarcasmes et de paradoxes qui s’est abattue en tempête sur mon pauvre esprit si peu préparé. On m’a reconduit dans ma cellule, étendu sur le lit de camp. On a dû me faire avaler quelque drogue dans le goût de celle que m’a offerte, déjà, l’homme chauffeur à barbiche blanche. Je me sens revigoré, presque en possession de mon sang-froid.

Voyons ! Examinons les faits avec calme. Efforçons-nous à raisonner. Si j’ai bien compris, à travers le déluge de paroles incohérentes jaillies de la bouche