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proclame à ma honte, je commençais à trembler devant cette femme menue, cet être de faiblesse exquise, dont la perspicacité surnaturelle me plongeait dans un abîme d’humilité et d’effroi.

J’écrivis un article vigoureux et pressant pour réclamer qu’on examinât à nouveau les prêtres retrouvés et cela méticuleusement, par la radiographie, par tous les procédés scientifiques dont on disposait. J’eus la satisfaction de me voir suivi par tous les confrères. On en avait assez de ces mystères déprimants et agaçants. On quémandait un peu de clarté. On voulait savoir.



On sut, hélas ! on sut. Et ce fut si abracadabrant, si opposé à tout ce qu’on rêvait, inventait, combinait, qu’une rafale de terreur s’abattit sur des êtres dont les nerfs, depuis des mois, étaient soumis à de torturantes épreuves. Il y eut des cas de folie subite. Des gens se suicidèrent. On signala un père de famille qui jeta ses trois enfants, dans la rue, du quatrième étage, et courut, ensuite, se jeter lui-même dans la cour. Un autre tua sauvagement sa femme, à coups de couteau, lui ouvrit la poitrine en hurlant qu’il était le représentant d’Ugolin, sur la terre… Effroyable vertige !

Mais voici les faits, rien que les faits tels qu’on les apprit brutalement. Six prêtres avaient reparu, sur les sept enlevés. On les saisit, on les déshabilla entièrement, on les examina en détail, place par place.