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mon faux col ! J’étais épuisé. Je cédai, abandonnant la place.

Alors surgit, à la tribune, une grande barbe rousse flanquée d’une lavallière. C’était mon excellent camarade Daniel Renoult, frère du sénateur clemenciste, qui venait m’exécuter, sévèrement. Nous allons reparler de ce vieux Daniel… tombé dans la fosse aux lions.

À la sortie, un de nos camarades happa par son veston l’un des gueulards les plus acharnés, le conduisit devant le zinc d’un bistrot et, tout en trinquant, l’interrogea :

— Il me semble que je te connais…. J’ai dû te voir à la boîte ?…

L’autre tiqua, rougit, balbutia, puis avoua :

— C’est vrai… j’en suis… J’étais là, ce soir, pour surveiller le coup.

— Alors, veux-tu m’expliquer pourquoi tu criais si fort : « À bas Méric ! » ? Et, d’abord, le connais-tu, ce Méric ?

L’homme se gratta la tête, très embarrassé, avala son verre et, tout net, déclara :

— Méric… je m’en fous !… Seulement, voilà, j’étais là pour l’eng… Et la preuve, c’est que j’ai touché deux thunes… Qu’est-ce que tu prends ? c’est ma tournée.

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Je vous ai promis de parler du « camarade » Daniel Renoult qui fut, quelque temps, une des lumières