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Joyeusetés électorales


Encore quelques jours et les préoccupations électorales domineront, aussi bien chez le candidat que chez l’électeur, tout autre souci[1]. Elles s’installeront despotiquement dans les esprits. Vous verrez qu’on ne découvrira plus, dans les journaux, de ces faits divers espatrouillants qui font le régal de tant de braves gens ; ni morts vivants, ni femmes dépecées, ni autos mystérieuses, ni drames de la jalousie, ni scandales… plus rien… rien que des proclamations, des professions de foi, des pronostics, des polémiques. La foire est ouverte.

Aussi le moment me paraît-il bien choisi pour évoquer certaines mésaventures électorales. Je vous conterai, un de ces jours, comment je fus, d’abord, un farouche antiparlementaire et comment, par la suite, j’acceptai la candidature. Qu’il me suffise d’indiquer que, quelques années avant la guerre, j’appartenais à une équipe de militants qui professaient pour la chose électorale le dédain le plus écrasant.

Ce dédain allait jusqu’à l’hostilité déclarée. Vers 1910, nous nous étions souvenu de l’aimable plaisanterie de Zo d’Axa, qui avait présenté aux suffrages

  1. Écrit pendant la période électorale de 1928.