tables, poussait de longs hurlements, brisait tout sur son passage.
Très souvent, ces messieurs de la Chose Royale, plus nombreux et plus hardis, se mettaient à chanter leurs meilleurs refrains :
Si personne ne protestait à la table des socialistes révolutionnaires, les voix se fortifiaient, les couplets devenaient provocateurs :
Le Juif, ayant tout pris,
Tout gardé dans Paris,
Dit à la France :
Tu n’appartiens qu’à nous,
Obéissance !
Tout le monde à genoux
Non, non !
La France bouge
Et voit rouge.
Non, non !
Assez de trahison !
Mais la France ne bougeait certainement pas à la Chope qui se souciait fort peu de ces manifestations périodiques. Seul le père Escat, agacé, ripostait certains soirs. Il se dressait, barbiche au vent, et il y allait de sa chanson favorite :
C’étaient des couplets de l’époque chanoiresque. On les devait à la verve de Gérault-Richard, révolutionnaire repenti qui fut un grand chambardeur.