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La petite guerre
au Quartier Latin


Cela se passait vers les années 1909-1910. La fraction dite « insurrectionnelle » du parti socialiste unifié, qui se groupait autour de Gustave Hervé, avait organisé, bien avant les communistes, ce que nous appelions : Les Jeunes Gardes révolutionnaires. Quelques centaines de jeunes gens, employés, ouvriers et même intellectuels, composaient cette phalange qui possédait son chant de route, son hymne de combat, tombé de la plume du barde Montéhus, lequel jouit, durant toute cette période, d’une véritable popularité :


Prenez garde ! (bis)
Vous les bourgeois, les repus, les gavés !
V’là la jeun’garde (bis)
Qui descend sur le pavé !…


La mission des Jeunes Gardes était simple. Ils faisaient la police des meetings et des réunions publiques, veillaient aux manifestations de la rue et, au besoin, résistaient aux charges des brigades centrales. Almereyda était alors leur chef reconnu, et il avait comme lieutenants des hommes qui s’appelaient : Émile Tissier (aujourd’hui rédacteur à la Victoire), Goldsky (aujourd’hui rédacteur au Rappel), Louis Perceau (aujourd’hui poète…., libertin), Eugène Merle, etc.

Or, au même moment, il y avait au Quartier Latin,