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ils vont ou à droite ou à gauche. Ceux qui n’obliquent pas ne comptent pas, car leur force ne se réfléchit pas dans la réalité.

Nos constitutionnels-démocrates ne savent rien d’autre et de plus salutaire qu’un compromis. Parce que tous assoiffés de justice et d’humanité, ils veulent par condescendance envers tous que personne ne possède rien de vrai, mais que tous aient un semblant de quelque chose : qu’un monarque soit, mais un semblant de monarque ; que la démocratie soit, mais un semblant de démocratie.

Car il est une chose qu’ils sentent, et celle-là profondément bien qu’inconsciemment, c’est que si le monarque est vraiment tel, l’existence d’une démocratie devient impossible et inversement. Tout le salut est donc dans le semblant.

Si la lutte est réelle en Russie, si elle est engagée vraiment, et là-dessus personne ne discute, ce sont là des rêves utopiques, irréels, des abstractions morte. Envisageant ce qui se passe en Russie, nous voyons très nettement combien ce compromis inventé par l’esprit étroitement positiviste fondé sur le principe du bon sens, de la justice et de l'ordre, est faible, abstrait et théorique, et combien est réelle, réelle par son corps et par son sang, la lutte des deux idées. Cette lutte ne cessera