Page:Mérejkowsky, Hippius, Philosophoff - Le Tsar et la Révolution, 1907.djvu/94

Cette page n’a pas encore été corrigée

ceux qui viendront après nous, les échelons suivants apparaîtront.

Si nous acceptons cette conception, si nous envisageons l’histoire humaine de ce point de vue, nous ne condamnerons alors définitivement aucune des formes de vie élaborées dans l’histoire, nous n’en taxerons aucune de mensonge absolu. Bien entendu, dans le cas seulement où cette forme s’est réalisée dans le courant principal de l’évolution historique.

Une forme de vie se juge uniquement par le degré où elle correspond à la conscience qu’a de soi l’humanité à ce même moment. Lorsqu’un homme se sent ou esclave, ou tsar, chef d’esclaves, la vie sociale et mondiale se moule nécessairement dans des formes autocratiques. Il en fut ainsi ; mais le temps en est passé. Et si ceux qui suivent, ceux à la conscience élargie, voulaient conserver cette vérité ancienne, ils en feraient un mensonge.

Aucune doctrine ne peut, bien entendu, embrasser l’immense multiplicité des formes de la vie. Si la vie allait réellement d’un pas régulier et comme le veut cette théorie d’élargissement de la conscience et des changements correspondants et nécessaires des formes extérieures, si toute l’humanité en un seul et même moment arrivait à un même degré de conscience, nous assisterions simplement