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compris. L’attitude de l’Eglise orientale envers l’esprit du temps est tout à fait analogue.

Si l’idéal de la sainteté, du salut et de la piété individuels est différent dans les deux Eglises, si Thomas d’Aquin et Ignace de Loyola sont des types de sainteté catholique et François d’Assise un type plutôt orthodoxe, l’idéal social des deux Eglises est identique. Le Syllabus est catholique dans la même mesure qu’il est orthodoxe. Les actes réglementaires de l’orthodoxie et l’autocratie russes ne s’en écartent en rien.

Les nombreux manifestes des autocrates russes lus de l’ambon des églises et les épîtres synodales des « humbles évêques » se confondent au point de faire illusion avec les encycliques papales. Tout pape aurait béni l’épître du synode après le 9/22 Janvier 1905 ou les différents anathèmes lancés contre les séditieux. Des causes identiques déterminent des conséquences semblables. Dans les deux Eglises la métaphysique, le point de contact entre les Eglises et le monde, le lien qui unit ce qui est à Dieu et ce qui est à César, sont essentiellement identiques.

Pape à l’Occident, Tsar à l’Orient. La séparation entre les deux Eglises n’a point eu pour cause une contradiction dogmatique ; un peu de bonne volonté aurait pu aplanir le différend sur filioque et