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Pie IX, il se mit en accord avec l’esprit du temps, non pour s’y soumettre, mais pour l’utiliser à la plus grande gloire du catholicisme.

Léon XIII ne s’est en rien écarté du principe de Pie IX et ses encycliques nombreuses (par exemple « Libertas » « Immortale Dei » et tant d’autres) dans lesquelles il condamne catégoriquement la liberté de conscience, de parole, d’enseignement ne sont que la répétition de ce qui était exposé dans « Quanta cura » et « Syllabus ». Suivant les qualités particulières et les tendances individuelles du vicaire du Christ, la tactique et la diplomatie peuvent varier, mais l’entité de la papauté demeure immuable et irréconciliable. L’avènement au trône papal d’un homme plus simple et plus sincère a suffi pour que tous puissent voir que dans son essence même, le catholicisme est irréconciliable. Le concile du Vatican de 1870 a beaucoup étonné ; il a provoqué un schisme dans l’Eglise même ; mais ce schisme minuscule n’a pas entraîné les masses populaires et l’étonnement des laïques ne reposait sur rien. L’infaillibilité était toujours inhérente au pape. Même un russe, Vladimir Soloviev, l’a bien compris et dans son livre « La Russie et l’Eglise Universelle » il donne de nombreux extraits des épîtres du pape Léon le Grand, dans lesquels le dogme de l’infaillibilité est déjà entièrement