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l’application de cette idée — est complètement étrangère à l’orthodoxie qui, comme le catholicisme, repose sur le principe sévère de la hiérarchie. L’organisation de l’Eglise va de haut en bas et non de bas en haut. Sur ce point, catholicisme et orthodoxie sont irréductibles, et il est ridicule de croire que l’orthodoxie peut faire la moindre concession à « l’esprit du temps ». Par là elle cesserait d’être elle-même, se renierait. Toute son histoire, toute celle du catholicisme nous le démontrent.

Lorsque le pape Pie IX reçut, en 1871, les pèlerins français à Rome, il leur dit entre autres choses : « Ce qui opprime votre patrie, ce qui l’empêche d’acquérir la grâce divine, c’est la confusion des principes. Je ne crains pas les misérables communards évadés de l’enfer ; mon principal ennemi c’est le libéralisme catholique, ce système fatal qui rêve à l’union de deux choses incompatibles : l’Eglise et la Révolution. Je l’ai déjà condamné et le condamnerai quarante fois encore s’il est nécessaire. »

Ces paroles définissent exactement les rapports du catholicisme avec l’histoire, le progrès, la culture.

Il pourrait sembler que Léon XIII ait abandonné les principes de son prédécesseur, mais c’est là une erreur évidente. Plus adroit et plus souple que