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se verra alors obligée de se contenter du glaive spirituel.

L’Eglise n’est pas à ce point aveugle ; elle a déjà commencé à prendre les précautions nécessaires pour se préserver de cette calamité possible. Guidés par l’instinct de conservation, les prélats ont décidé d’utiliser dans ce but le futur concile convoqué par le Tsar.

Beaucoup de gens crédules ont fondé sur ce concile de grandes espérances. Par suite d’une large participation des laïques il leur semblait qu’ils pouvaient détruire le lien qui unit l’autocratie à l’orthodoxie, et rendre, en établissant la gestion concilaire de l’Eglise, l’organisme religieux plus vivant et plus conforme à l’esprit du temps.

L’histoire de la commission du concile dont les comptes rendus furent publiés, a montré combien de telles illusions étaient naïves. L’unique résultat fut que les laïques participeraient au concile, mais à titre consultatif ; leur élection même devait être ratifiée par les évêques. D’autre part, une écrasante majorité décidait de rétablir le patriarcat. Ce faisant, l’Eglise agit d’une manière très logique et en parfait accord avec les traditions de l’orthodoxie.

L’idée de la démocratie — et qu’est-ce que poursuivre sans relâche l’obtention du droit électoral, sinon