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puis Demtschinski, l’ingénieur fantastique qui fit beaucoup de bruit avec sa théorie charlatanesque de la prévision du temps, et enfin Philippe, le fameux spirite.

Philippe exerçait sur le Tsar une influence énorme et il est fort possible que toute l’histoire de la canonisation de Séraphin ait été ourdie dans le seul but de détourner le Tsar du spiritisme et de le ramener dans le giron de l’Eglise. Enfin l’influence du mythique secrétaire d’Etat Besobrasov, minuscule chevalier de la Garde en retraite, et l’un des principaux auteurs responsables de la guerre japonaise, est encore tout à fait incompréhensible.

Le Tsar, homme bon et faible, est dépourvu de toute volonté, complètement incapable de s’opposer aux gens avec qui il est en divergence d’opinions, ce qui fournit un prétexte pour l’accuser de duplicité. « Un byzantin rusé », l’appela un militaire haut placé. Cette opinion est fausse. L’empereur n’est point hypocrite, mais, comme tout homme sans volonté, il est toujours d’accord avec son dernier interlocuteur. Il répond à chaque proposition : « Mais oui, mais oui », « koniechno, koniechno », dans le seul but de ne contrarier personne. Si Nicolas II était un particulier, un officier du régiment Preobrajenski par exemple, il serait