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Nicolas II désire sincèrement les réformes. Il verrait avec plaisir chacun de ses sujets mettre une poule au pot. Il est impossible d’en douter. Mais, s’il admet les réformes, c’est à la condition première que la plénitude de son pouvoir soit conservée intacte.

A Pétersbourg courut une anecdote d’après laquelle le Tsar aurait dit n’avoir rien contre la constitution, pourvu qu’elle ne touchât pas à l’absolutisme.

C’est une anecdote, mais elle rend d’une façon assez réelle l’attitude du Tsar vis-à-vis d’un changement dans le mécanisme du gouvernement en Russie.

Pour comprendre ce désaccord, il faut analyser la psychologie du Tsar comme homme et comme empereur.

L’homme ne se distingue par aucune qualité particulière ni bonne, ni mauvaise, et l’on ne peut dire de lui rien de mal. Nicolas II est père et mari exemplaire. On ne lui connaît ni vice, ni passion, ni entraînement. Il vit d’une façon relativement modeste. Son attitude envers autrui est simple et affable. Son sourire charmant, son bon et sincère regard sont bien connus. Ses grands yeux clairs, voilés de tristesse, donnent une sorte de noblesse à son visage. En définitive, c’est le type d’un riche sei