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Elle s’achèverait dans le même insuccès que celle de Stéphanovitch. Il me semble seulement, quand je suis par la pensée l’histoire de notre mouvement révolutionnaire, que, seule, pourrait amener la révolution « par en bas » une propagande d’idées, qui renverserait radicalement L'erreur autocratique et changerait ainsi jusque dans ses profondeurs la psychologie populaire. Cette révolution ne préparerait pas la voie aux idées socialistes, considérées comme la vérité sur la terre et l’organisation sur terre, elle affranchirait seulement ces idées dans l’âme de tout le peuple, car elles y sont déjà vivantes.

Une propagande grossière ! Mais les chefs de beaucoup de partis font une propagande bien plus grossière et même intentionnellement grossière, puisqu’ils ne disent la plupart du temps que les seules choses qu’ils considèrent comme accessibles « aux masses ». Beaucoup d’entre eux ne vont, en effet, dans leurs conceptions, guère plus loin qu’un matérialisme plat et naïf ; quant à ceux qui vont plus loin et qui couvent le rêve du Surhomme, je ne pense pas qu’ils en parlent dans leur propagande sociale et révolutionnaire. « Nous ne parlons, disent-ils, que de ce qui est accessible « aux masses », et non de ce qui nous est accessible à nous. » Malgré la bonne intention, il y a là un danger : celui d’