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me. Mais le fait en soi de l’amende honorable de Louis XIV est extrêmement important. Il souligne la différence entre les deux absolutismes : oriental et occidental.

A la suite du conflit entre le Tsar Alexis Mikhaïlovitch et Nikon, conflit qui aboutit à la réforme de l’Eglise sous Pierre le Grand, une attitude analogue de l’empereur russe vis-à-vis de l’Eglise aurait été impossible. Le roi français rêvait seulement d’être chef de l’Eglise et de se libérer du pouvoir papal, tandis que le Tsar russe est effectivement devenu le chef de l’Eglise ; il est non seulement monarque laïque absolu, mais aussi suprême pontife de l’Eglise orthodoxe russe. Il réunit en ses mains l’autorité de Louis XIV et celle de Pie X.

Le pouvoir des Tsars nous fut légué par Byzance. D’après les canonistes russes, la différence byzantine entre le sacerdoce et l’empire (ἱερωσύνη et βασιλεία) ne coïncide point avec la distinction de l’autorité laïque et du pouvoir religieux en Occident. Sacerdoce et empire se tiennent ensemble à la tête d’une même organisation mi-sacerdotale, mi-impériale et il n’existe qu’une délimitation fort embrouillée entre ces deux pouvoirs. Les empereurs ont, il est vrai, déclaré la symphonie comme le rapport désirable entre l’Eglise et l’Etat.

Dans la sixième nouvelle de Justinien, le sacerdoce