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Le cercle vicieux dans lequel notre révolution s’est démenée pendant de longues années n’est pas entièrement brisé, même de nos jours. Grâce aux concessions gouvernementales conquises avec le sang de ses héros, le mouvement révolutionnaire est sorti de l’ombre, s’est compliqué, s’est morcelé, s’est coloré d’innombrables teintes et s’est répandu sur toute 1^ Russie. Il est maintenant plus difficile que jamais de voir clair dans ce mouvement et d’en donner un schème relativement simple. D’accord dans leurs négations, les partis sont divisés sur l’idéal positif ; d’accord sur les programmes, ils sont souvent divisés sur les questions de tactique. Nous nous refusons donc à donner un tableau détaillé de toute cette complication : ce travail excéderait nos forces. Une observation attentive nous permet pourtant de relever les deux traits suivants : c’est d’abord ce qui fait l’unité de tout notre mouvement révolutionnaire, une attitude négatrice par rapport au tsarisme avec la conscience qu’il n’est pas vaincu ; c’est ensuite le fait que la lutte continue de se faire sur deux grands groupes de revendications : revendications politiques contre le gouvernement absolutiste, et revendications sociales contre les conditions économiques. Ces deux courants s’entremêlent de plus en plus et l’espoir de les voir bientôt définitivement confondus devient